Depuis le 5 décembre, la mobilisation et les grèves
contre le projet gouvernemental de réforme des re-
traites ne faiblissent pas. Des centaines d’initiatives
de lutte se sont tenues un peu partout sur le terri-
toire durant la période des fêtes. Le mouvement est
populaire – comme le démontrent les innombrables
témoignages et actes de soutien à la lutte.
Afin de diviser les travailleurs du privé et du public,
le gouvernement tente de faire croire qu’il ne s’agi-
rait que d’une affaire de régimes spéciaux. Ceux-ci
constituent en fait un alibi pour réformer par le bas
l’ensemble du système de retraite, avec le nouveau
système universel à points. Dans le public comme
dans le privé, toute la carrière serait désormais prise
en compte. La référence aux 25 meilleures années
pour le privé et aux six derniers mois dans le public
disparaîtrait. Seuls compteraient les points accumu-
lés durant la vie active. On voit mal comment le niveau
des pensions pourrait ne pas baisser !
Les mensonges du gouvernement et de sa majorité de
godillots ne passent plus ! C’est pour cela que des mil-
lions de travailleurs et de travailleuses se mobilisent.
Les trop nombreux médias au diapason du gouverne-
ment prétendent que seuls les agents de la RATP et de
la SNCF seraient en grève. C’est faux : dans l’énergie,
les raffineries, les ports et docks, l’enseignement, la
santé, chez les pompiers, à la BNF, à l’Opéra de Pa-
ris, dans beaucoup d’entreprises du secteur privé… la
mobilisation est forte et la grève est suivie.
Le gouvernement est sur la défensive. Après les pro-
messes faites aux policiers, aux militaires, aux pilotes
de ligne, aux contrôleurs aériens, aux marins pê-
cheurs, aux salariés de l’Opéra de Paris (rejetées par
ces derniers), de garder un régime dérogatoire, à qui
le tour ? La fin des régimes spéciaux brandie comme
un étendard de justice sociale se fissure et laisse ap-
paraître de manière de plus en plus évidente les vraies
motivations de cette réforme : faire baisser pour tous
le montant des pensions et développer un système
par capitalisation au profit des grands groupes d’as-
surance et des fonds de pensions.
Alors que le CAC 40 a bondi de 28 % depuis le 1 er jan-
vier (un record depuis vingt ans) et que les grandes
fortunes françaises ont progressé de plus de 10 % en
un an, il est clair que le problème n’est pas écono-
mique, mais bien politique et idéologique.
Le gouvernement veut continuer de nous faire payer
sa politique menée au profit des plus riches. Le pré-
sident de la République, lors de ses vœux, a confirmé
l’obstination du gouvernement sur son projet régressif
et sa stratégie de pourrissement. Il porte ainsi l’en-
tière responsabilité du conflit en cours.
Poursuivons et renforçons la mobilisation pour
gagner le retrait de ce projet de destruction de nos
régimes de retraite, et pour renforcer un système
de retraite de haut niveau pour toutes et tous. À par-
tir du lundi 6 janvier, soyons de plus en plus nom-
breuses et nombreux à rejoindre la mobilisation, à
nous mettre en grève, à décider sa reconduction en
assemblée générale, à préparer une journée massive
de mobilisation le 9 janvier et à la prolonger dès le
10 janvier. Plus que jamais, l’heure est à l’extension
et à la généralisation de la grève. Ensemble, nous
sommes plus forts !
Vous ne voulez pas en rester là ! Ensemble, dans le syndicat, nous serons plus forts.