Contribution à l’enquête public sur le SRADDET

 

 

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le SRADDET c’est quoi ? l’explication en 6 dessins ici 

Parmi l’ensemble des éléments de l’aménagement du territoire, il nous apparaît, sur plusieurs points, qu’il y a des enjeux forts en Haute-Savoie.

La Haute-Savoie est un département dynamique, en progression démographique constante, il y a donc des fragilités en matière d’aménagement du territoire sur la question des services publics de transport, sur la question du logement, sur la question des services publics de l’éducation, de la santé et sur les enjeux industriels et les enjeux économiques liées au tourisme.

La Haute-Savoie comprend les vallées les plus polluées de France, paradoxal pour un lieu touristique où l’on vante l’air pur de la montagne. Elle est aussi fragilisée par le plus bas taux d’emplois publics de la région et la plus forte intensité de pauvreté. Afin de relever les défis d’aménagement du territoire, et compte tenu de ce contexte, la CGT a des propositions qui se sont construites avec les travailleurs du département à l’occasion de débats publics, à partir de l’expertise des travailleurs résidant en Haute- Savoie.

Sur le service public des transports, le RER franco / valdo / Genevois, doit être la colonne vertébrale de l’organisation des transports en Haute-Savoie. Il doit permettre une desserte régulière avec cadencement toutes les 20 minutes sur l’ensemble du territoire. Il faudra réouvrir la ligne du Tonquin entre Saint-Gingolph et THONON. Nous avons des propositions précises de doublement de la voie là où c’est possible sur l’ensemble du réseau ferré haut-savoyard. La mairie de Saint-Laurent a pensé sa politique en fonction de la gare, le train s’arrête pour les besoins de sécurité de circulation mais personne ne peut ni monter ni descendre. Il faut réhabiliter cette gare pour l’accès aux voyageurs. L’ensemble de la ligne, si elle passe au bloc automatique lumineux, système de cantonnement des trains, pourrait voir les vitesses de circulation augmenter substantiellement. Cela pourrait concurrencer largement la voiture pour le même trajet et inciter les usagers aux transports collectifs.

Le transport par bus doit être conçu comme complémentaire, il faudrait que les transports en bus permettent les déplacements depuis les gares jusque dans les lieux d’habitation, de vacances mais ne ils ne peuvent se substituer aux trains risquant de vider ceux ci et d’inciter la prise de sa voiture, comme c’est le cas aujourd’hui.

Nous soutenons le projet de transport par câble depuis la gare de Magland pour se rendre à Flaine. Il apparaît important de développer le transport par câble depuis les gares pour avoir accès à l’ensemble des stations touristiques. Le transport en commun depuis les gares pourrait être organisé pour desservir les services publics comme les hôpitaux les écoles, les universités.

Concernant le transport fret : le ferroutage est la priorité afin de limiter l’empreinte carbone, le risque pour la population. Ainsi l’infrastructure et la circulation doivent permettre de répondre à cet enjeu. Nous devons rendre prohibitif le transport des marchandises par la route, en proposant des alternatives par le rail. Ainsi, il faut réouvrir les triages fret en Haute-Savoie. Très rapidement supprimer les transports par camions des eaux d’Evian. Investir dans des rames cargo à Chamonix pour transporter par la ligne Saint-Gervais, Vallorcine les déchets du haut de la vallée par le rail. Il faut aussi augmenter la capacité du Lyon Turin pour favoriser le passage du fret par le train et limiter son passage depuis le tunnel du Mont-Blanc. Ce qui possible dans la Suisse voisine l’est également en France.

Nous avons des atouts industriels locaux, pour penser l’aménagement du territoire.

Nous avons, en Haute-Savoie des savoirs-faire industriels qui peuvent être pensés comme des atouts, à partir des besoins d’aménagement du territoire. Ainsi nous pensons possible la réhabilitation d’usines pour le recyclage du papier sur le Chablais par exemple avec le savoir-faire des travailleurs haut-savoyards et l’usine papier Zigzag. De même que pour le recyclage, nous pouvons pérenniser les fonderies du Léman et réhabiliter le fer et l’acier, ici en Haute-Savoie.

Le district industriel de la Vallée de l’Arve aujourd’hui tourné vers l’automobile a le potentiel pour produire à partir des besoins du territoire et réussir les enjeux du report modal.
La domotique serait au service des usagers du service public. Le besoin croissant de meilleure politique de soins sur notre territoire permet de bâtir des offres de soins avec les ingénieurs présents sur le territoire en matière de domotique.

Les services publics de soins repensés pour être accessibles, en limitant les déplacements des usagers :
La CGT est à l’origine du projet de santé Chablaisien ouvrant les perspectives d’un aménagement du territoire répondant aux besoins de soins dans ce secteur. À l’image de ce projet nous avons besoin de repenser l’offre de soins avec l’implantation de maison publique de la santé et la création d’un nouvel hôpital public dans la vallée de l’Arve. Là encore, la croissance démographique nous impose de concevoir une meilleure offre et la plus équilibrée sur le territoire.

L’atout de la Haute-Savoie, son énergie verte : c’est ce qui a permis son développement industriel, sa capacité à produire de l’électricité via les cours d’eau montagneux. Il nous faut garantir le renforcement de ce service public en permettant son contrôle citoyen. L’offre publique d’énergie est un atout du territoire. La privatisation des barrages est du vol des citoyens au profit d’intérêts privés et particuliers. Il apparaît incontournable de faire de ce patrimoine un atout public pour l’aménagement de notre territoire.

L’avenir passe par l’éducation : Vu l’attractivité de notre territoire, sa proximité avec GENEVE, nous avons besoin ici de permettre les études universitaires. Concevoir un pôle universitaire sur Annemasse, renforcer le domaine à Annecy en offrant aux étudiants plus de diversité d’étude apparaît incontournable au regard de la croissance de notre territoire.

Cet aménagement du territoire va de pair avec la création de nouveaux logements sociaux, une vaste campagne en faveur du logement doit être organisée sur l’ensemble du territoire à partir de l’offre de transport collectif. Les prix de ces loyers doivent être indexés sur les revenus pour garantir le droit fondamental au logement. En effet l’intensité de pauvreté est, en Haute-Savoie, très forte. Le prix des loyers est prohibitif, ainsi nous avons besoin de concevoir une offre permettant de réduire, par l’indexation sur les revenus, la pression foncière qui s’exerce sur l’ensemble de la Haute-Savoie.

Enfin, l’industrie touristique doit être transformé pour garantir la préservation des écosystèmes montagnards et relever le défi du manque d’enneigement. Il n’est plus pensable de vider des nappes phréatiques pour créer de la neige de culture industrielle, des retenues d’eau artificielles et faire des rotations d’hélicoptère pour faire descendre de la neige des glaciers sur les pistes de ski, ou pour des manifestations événementielles. Les activités touristiques doivent se diversifier, à partir des transports par câble existant. Nous pouvons concevoir d’autres activités de montagne, et le réaménagement des pistes les plus basses. Nous pouvons, pour concevoir une politique touristique plus accessible, plus respectueuse de l’écosystème, nous appuyer sur le patrimoine du tourisme social. Ce patrimoine du tourisme social est important en Haute-Savoie. Nous pouvons à partir des universités locales, investir dans la recherche et l’enseignement sur nos écosystèmes de montagne et faire de leurs préservations un atout touristique. Le tourisme doit s’adapter à la nature et non le contraire.

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